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11 Aug 2019

Le désaveu bamiléké

La lecture des titres de certains « journaux » le lundi 22 juillet 2019 m’a inspiré la question suivante, qui inspire deux sous-questions :

1.       Quel était l’objet du meeting de Bafoussam ?

-          Condamner la BAS et Nganang ?

-          Amener l’Ouest à tuer Kamto ?

-          Ébranler la base du MRC ?

J’ai cru entendre qu’il était question de condamner les actions de la BAS, notamment celles de Genève, et les sorties de Patrice Nganang. Si tel était le cas, il y a lieu de souligner que l’élite RDPC de l’Ouest a crédité la thèse ethnique qui veut que les militants de la BAS soient principalement des Bamilékés. Erreur idéologique et historique, les faits étant têtus, qui enseignent que ses membres les plus virulents sont originaires de communautés autres que les Bamilékés. La condamnation aurait donc dû être nationale, l’indignation aurait dû être collective. Le désaveu bamiléké du 20 juillet est d’abord un aveu : la faute aux Bamilékés, qui sont devenus comme les chrétiens sous Néron. Ce (dés)aveu collectif est un indice que l’intégration nationale est un peu comme le monstre de Loch Ness. Et si les véritables cibles était le MRC et Kamto ?

C’est du moins ce que laissent voir les titres de certains journaux évoqués plus haut. Aussi, les maux partis de l’Ouest qui menacent notre vivre ensemble auraient été identifiés : Kamto et le MRC. D’où la séance d’exorcisme traditionnel, présidée par un roi, assistés par des roitelets, auxquels se sont joints des têtes couronnées. La nature elle-même aurait joué sa partition, en lavant les souillures, en emportant les maux au loin. Démonstration de force donc.

Seulement, pour ceux qui comme moi veulent vraiment apprécier le rapport de force à l’Ouest, il serait souhaitable que l’on donne aussi la possibilité au MRC de tenir un meeting populaire à Bafoussam pour savoir si le vers a été extirpé du fruit.

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